Ce fonds comprend la copie d'un récit autobiographique de Monsieur Ernest CHETAUD. Ce récit de 40 pages, Au jour le jour. Episodes de la guerre de 1940 du 1er Escadron et 7ème Régiment de Cuirassiers (Chars d'assaut), relate  aussi fidèlement que possible la participation de l'auteur, alors maréchal des logis, à la Seconde Guerre mondiale de fin août 1939 au 2 juillet 1940, moment où ce dernier dépose les armes à Bergerac, près de Bordeaux.

Une première partie décrit les huit mois de la « drôle de guerre » (période qui va de la déclaration de la guerre - 1er septembre 1939 - au déclenchement proprement dit des hostilités) alors que Chetaud est stationné dans la Région de Beaune (Bourgogne), puis de Saumur (Maine et Loire).
La seconde partie est un récit « véritablement écrit au jour le jour à partir du 19 mai 1940 » (mais visiblement complété postérieurement), lorsque le régiment auquel le narrateur appartient entre en action pour parer à l'offensive allemande du 10 mai 1940.  Chetaud se remémore notamment les colonnes de réfugiés bombardées, le premier contact avec l'ennemi et les combats dans toute leur horreur (au sud d'Amiens occupée, au moment où commence l'évacuation des troupes anglaises et françaises à Dunkerque - 26 mai au 4 juin 1940), le quotidien (ravitaillement, récupération,...). Il témoigne de l'engagement des chars d'assaut dans la « Bataille de France » (5 au 24 juin 1940), du combat en infériorité numérique, de l'absence de renforts, de la retraite continue. Blessé le 7 juin, il prend la route avec le « train régimentaire » (logistique).
La troisième « phase » du récit, du 14 juin (entrée des troupes allemandes à Paris) au 2 juillet 1940, traite de la « période de rapatriement précédent [sa] démobilisation ». L'auteur, qui est retourné au front, fait encore état de violents combats le 18 juin, alors que le Maréchal Pétain a appelé à leur cessation la veille. L'armistice est signé le 22 juin.

En annexe du récit se trouvent quatre documents (copies): un tract lâché par l'aviation allemande juste avant l'Armistice; une lettre d'un ancien camarade de combat, le Brigadier Robert Riallant, datée du 27 octobre 1940; un courrier du Capitaine Léger annonçant à Chetaud qu'il a droit « au port de la Croix de guerre 1941 avec étoile d'argent », daté du 8 août 1941; un courrier du Lieutenant Colonel Moutet concernant la remise d'un diplôme et de la Croix de guerre avec étoile de Vermeil, daté du 13 janvier 1945.

Don de Monsieur René Zutter